Première
approche du mystere de rennes le chateau
Par
Marc
François
Bérenger Saunière a 33 ans en 1885 lorsqu'il
devient le vicaire de la cure de rennes le château,
au cœur du pays cathare. C'est un village pauvre et tassé
autour de son vieux château comtal qu'il redécouvre
car c'est un enfant du pays. L'état de l'église
où il doit officié est pitoyable, le toit fuit,
le sol est en mauvais état, le clocher fissuré.
Malgré cette impression d'abandon cette église
ne lui est pas inconnue car un de ses aïeux maçon
a participé à sa rénovation au siècle
précédent.
Dès le premier jour notre abbé se doit de résoudre
le problème de son hébergement le presbytère
se révélant totalement inhabitable ! Force pour
lui de prendre pension dans une famille du village. Les années
1885-87 sont consacrées à la recherche de fonds
et aux réparations les plus urgentes. Ce qui n'est
pas facilité par ses ennuis avec le ministère
chargé de la gestion des cultes en 1885.
Subitement dès 1887, notre homme engage des travaux
conséquents à la grande surprise du village
et de ses habitants, nouvel autel,nouveaux vitraux puis la
réfection de gros œuvre s'engage, suivi par un nouveau
carrelage un mobilier religieux neuf , la sacristie est remeublée
et la garde robe du curé refaite… un investissement
conséquent qui ne lui vient pas de la mairie…
Après la restauration de l'église Bérenger
Saunière s'attaque à la construction d'une grotte
artificielle et d'un calvaire avec l'autorisation de la commune,
à charge pour lui de l'entretenir. Il fait rénover
le presbytère de bas en haut puis le cimetière
auquel il adjoint un ossuaire et un mur d'enceinte.
Dès 1888, L'abbé fait acheter par l'intermédiaire
de Marie Dénarnaud sa servante de nombreux terrains
jouxtant l'église et le presbytère.
A partir de 1891, il fait construire sur ces terrains des
jardins, une citerne puis sort de terre en 1901 la fastueuse
villa bethania qui fait office de palais dans un tel village.
Puis vint la tour Magdala de style néogothique le tout
entouré de remparts et d 'un chemin de Ronde. Notre
curé commence à prendre des allures de châtelain.
Bien sûr les villageois ne cesse de s'interroger sur
les origines de cette fortune subite et ostentatoire, dès
cette époque le bruit court que le ritou (curé)
a trouvé un trésor. Souvent interrogé
Saunière se tait sauf une fois où son confrère,
curé de Campagne sur Aude l'abbé a. Beaux lui
ayant dit :
-Mon cher, à vous voir mener si grand train, on croirait
que vous avez trouvé un trésor.
Réponse de Saunière :
-Me l'an donat, l'ai panat, l'ai parat é bé
lo téni !
-" Ils me l'ont donné, je l'ai pris, je l'ai apprêté
; eh bien, je le tiens bien ! "
Il faut dire qu'aux abords de 1910 le curé de Rennes
le Château en est à plus de 200 000 francs-or
de l'époque, une véritable fortune ! Mais son
style de vie ostentatoire, ses constructions plutôt
luxueuses et le changement d'évêque vont faire
basculer le rêve de Saunière dans un cauchemardesque
conflit avec sa hiérarchie. Suspecté de simonie
( trafic de messe) et sommé de s'expliquer sur ces
dépenses, notre ingénieux curé se défend
maladroitement ! la sentence tombe la suspensio a divinis
, il lui est aussi sommé de quitter sa cure ce que
Bérenger saunière refuse.
Il décédera le 22 janvier 1917, non rétablit
dans ces fonctions sacerdotales malgré un avis favorable
du Vatican ( nouveau pape).
A son décès l'Eglise espérait bien récupérer
les biens amassés par saunière ! Mais une grande
déception les attendait, celui ci avait tout léguer
à sa servante M. Dénarnaud ! Celle ci s'éteint
en 1953 emportant peut être des bribes du secret dans
la tombe.
L'Origine du trésor découvert par Bérenger
Saunière demeure un mystère, ses déplacements
dans le sud de la France peut être à Paris et
à l'étranger ainsi que ses comptes bancaires
dans différentes villes en France et d'ailleurs, n'éclaircissent
en rien ses revenus, idem pour son trafic de messe (réel)
qui demeure malgré tout insuffisant pour tout justifier.
FAITS TROUBLANTS ET DECOUVERTES
Tous les Témoins sont d'accord, Bérenger Saunière
fit des découvertes dans son église qui ont
un lien avec sa fortune :
-En
1887 Saunière fait démonter le maître
autel par ses ouvriers, Eli Bot, limonadier à Luc sur
Aude et un jeune manœuvre. Dans un des piliers (qui fut réutilisé
d'une étrange manière dans le jardin) fort ancien
(probablement de l'époque carolingienne) se trouve
un petite excavation contenant 3 rouleaux de bois creux avec
des parchemins à l'intérieur. Le maire réclame
cette découverte (l'église étant bien
de la commune) et saunière les obtient en promettant
de les rendre dès estimation et copie faites. A l'heure
actuelle deux pseudo-copies de ces parchemins circulent depuis
1967 rien ne garanti leur authenticité car les originaux
ne furent jamais officiellement présentés…ce
qui est difficile à justifier si le contenu des pseudos
et des originaux sont identiques …
-
C'est en poursuivant la restauration de l'église ,
que Saunière fait une nouvelle découverte. En
effet aidé de jeunes gens, enfants de cœur, le curé
soulève une lourde dalle dont il avait déjà
dégagé le pourtour ( notons l'acte prémédité).
Une fois la tache exécutée, il congédie
de facto les enfants qui eurent toutefois le temps d'apercevoir
des marches d'escalier sous cette dalle aujourd'hui appelée
" dalle des chevaliers ". Selon d'autres villageois
cette pierre caché des bijoux anciens et des ossements,
la dalle recouvrant une tombe. Cette dalle fut retrouvée
en 1926 dans le jardin du curé.
-Toujours aidé d'Elie Bot et d'une amie de Marie Dénarnaud
, Julia Talamas, il creuse derrière l'autel et met
à jour une nouvelle cache ! Bérenger congédie
de nouveau tout le monde leur demandant sur l'honneur de se
taire car ils avaient eu le temps de voir " une oule
(récipient en terre cuite) remplie d'objets brillants
" dixit Mme Talamas.
Il
ne fut Jamais possible de déterminer l'emplacement
originel de La Dalle ni des autres caches, il en est de même
pour leur exacte datation (entre 1887 et 1891). Toutefois
c'est à la suite de ces trouvailles que notre abbé
c'est livré à un grand nombre de fouilles sauvages
dans l'église, dans le village (notamment cimetière)
et aussi dans les environs (ruisseau des couleurs).
Dés
1895, Bérenger s'en prend aux tombes du cimetière,
fouillant, détruisant, mélangeant et soulevant
la réprobation de tout le village qui adresse deux
pétitions au préfet de l'Aude pour ces agissements
souvent nocturne. C'est durant ces fouilles que l'abbé
gratte l'épitaphe de la marquise de Hautpoul et brise
la dalle tombale. Heureusement le texte de l'épitaphe
nous est parvenu car il avait été relevé
par des archéologues. Les fautes y figurant ne laissent
pas d'intriguer les chercheurs.
Ensuite, il s'attache à construire une grotte avec
des pierres fort lourdes qu'il s'en va sélectionner
dans la combe des bals le long du ruisseau des couleurs. L'œuvre
et rude et même si le gaillard est fort, il se plaint
de douleurs au dos, lui qui a l'habitude d'employer du monde
pour ses travaux surprend par son désir de chercher
et surtout transporter ces pierres seul, on note parfois la
présence de l'abbé Boudet (auteur d'un étrange
livre et passionné d'archéologie et d'histoire
ancienne)avec lui dans ces randonnées étranges.
Depuis que Bérenger saunière est mort en 1917
et surtout depuis 1959,de nombreuses hypothéses furent
échafaudées sur les origines de sa fortune.
En voici quelques-unes :
L'OR
DES TECTOSAGES
Tout
démarre vers 390 avant JC, quand Béllovèse
et Ségovese neveux d'Ambigat vieux roi des Bituriges
( Bourges) , ce voient confier la conquête du monde
du monde par celui ci.
Béllovèse part vers l'Italie avec une partie
des nations celtes clientes des bituriges et fonde mediolanum
, milan puis en 380 prend et pille rome.
Ségovèse, lui se dirige vers l'orient avec comme
principal élément de son armée les Volskes
Tectosages. C'est un peuple celte installé entre la
Garonne et la méditerranée, la montagne noire
et les Pyrénées. Au fil des conquêtes
Ségovèse meurt et est remplacé par Brennus
qui désire conquérir la Grèce et surtout
Delphes la ville sacrée. Après de multiples
péripéties, la ville est prise le temple pillé,
la plus grande part échut aux Tectosages.Une fois de
retour dans leur terre natale, ils font don de l'or aux dieux
en le jetant dans des lacs et étangs.
Vint le temps de l'occupation romaine, en 109 av JC Toulouse
est conquise par Quintus servilius Caepio, consul romain.
Celui apprenant la localisation du trésor de Delphes
fait assécher le lac voici ce qu'en dit Justin,XXXII,3
: " Le consul romain Q.S.Caepio fit retirer tout le trésor,
d'une masse de cent dix mille livres d'argent et cinq millions
de livres d'or. Ce nouveau sacrilège devait causer
la perte de Caepio et de son armée. " . En effet
dés son forfait commis Caepio à la tête
d'une petite armée charge son butin sur des chariots
et reprends la route vers Rome ou cet or doit lui ouvrir un
glorieux chemin politique. Mais pris en chasse son armée
est détruite et le trésor disparaît. Rentré
à Rome, Caepio est déchu de ses fonctions de
consul, sa femme et sa fille sont livrées par décret
à la prostitution.
Pour certains cet or repris par les Celtes aurait été
caché chez les redonnes dans un lac souterrain du Razès.
L'OR DES WISIGOTHS:
Voici
un autre grand peuple conquérant, qui pris et pilla
Rome en 410, s'emparant des trésors amassés
par les Romains en près de mille ans de conquête
dont le fameux trésor sacré de Jérusalem
qu'il ramena à Toulouse pour ensuite le cacher vers
Carcassonne lors du siège de celle ci par Clovis. Celui-ci
apprenant l'évasion du trésor vers Carcassonne
met le siège devant celle ci (sans succès d'ailleurs)
avant de se retirer. La tradition voudrait qu'à l'annonce
de l'arrivée du roi franc les trésors soit dirigé
vers Rhedae capitale régional du rhedesium que certains
archéologue et historiens pensent situer entre Rennes
le Château et Rennes les Bains, d'autres vers le Bézu.
LE
TRESOR CATHARE :
Lors
de la Croisade contre les cathares la région fut envahie
par les troupes de Simon de Montfort et il n'est pas impossible
que les cathares lors de la reddition de Montsegur aient caché
celui-ci dans une grotte du Razès finalement peu éloignée
de la forteresse assiégée.
Et
il ne s'agit que d'une partie des hypothèses, il y
a celle de la régente blanche de Castille, du trésor
du seigneur de Rennes le château caché durant
le siège et le pillage de la ville par de grandes Compagnie
en 1362-1363, pour d'autre Blanchefort ou le Bézu aurait
put être la destination de l'or des Templiers… le tombeau
de jésus, celui du grand romain voir un lieu malefique
et bien d'autres hypothèses….
Que l'on choisisse l'une ou l'autre des théories trésoraires,
on ne sait où chercher ! La seule piste semble être
les lieux suivis par Bérenger saunière entre
le village et le ruisseau des couleurs, tout le pays est truffé
de grottes, d'avens, d'anciennes mines, autant de caches potentielles.
Récemment des mesures magnétoélectriques
ont démontré l'existence d'un réseau
souterrain émanant d'une faille géologique (comme
vers Sougraigne et le Bugarach) sous le plateau et le village
de Rennes le Château. Peut être l'abbé
avait-il découvert une autre entrée que celle
de l'église dans la campagne environnante ?
A la veille de sa mort le curé continuait de signer
des devis pour l'engagement de nouveaux travaux,bien que mr
captier refute l'idée de travaux monumentaux (la fameuse
tour de noel corbu) il n'exclut pas une petite batisse, alors
si ses revenus n'étaient donc pas à sec lors
de son décès comment expliquer les dettes qu'il
laissait à marie denarnaud ?
Sauniere est peut être toujours là, nous faisant
rêver et arpenter la rude terre de ce plateau surprenant
où chaques details du relief, de la toponymie et de
l'histoire semblent sous l'effet d'un principe mythomorphe
qui s'accomode fort bien des rêves de tout un chacun.
aucun doute le razes est une terre bien étrange..Une
terre d'ombre et de lumière, où l'heretique
côtoie l'hortodoxe, le legitimiste frequente le franc-maçon,
une terre où le spirituel se marie fort bien avec le
materiel, une terre où tous les espoirs ont aussi la
teinte bourbeuse de la manipulation.